Portraits féminins de Katmandou – La Strada mars 2024

Tirages en vente sur le site SAAL DIGITAL.

Pensées…

Je marche seul dans les rues de Katmandou, La majesté de ces femmes me bouleverse, Je viens à peine d’arriver, Je n’ose rompre le charme en sortant mon appareil photo. Mais que serait le monde sans elles ?
Je ne me lasserai jamais de sortir de ma zone de confort, d’aller vers l’inconnu, découvrir de nouvelles pistes artistiques. Je n’avais jamais fait de photographie de rue avant. L’Occident ne me parle plus depuis un moment déjà. C’est ainsi. Je ressens que l’authenticité a laissé trop de place à la tension de sous-entendus malsains. De cette culture du selfie qui envahit tout. L’échange est trop basé sur un rapport de forces et une recherche systématique d’intérêt commun. « Mais pourquoi me prend-t-il en photo ? Que va-t-il en faire ?»

La simple beauté de l’instant présent doit-elle être monétisée à tout prix ?

Ici on se rend compte que l’on est à un carrefour du monde, Le Népal est coincé entre deux géants que sont l’Inde et la Chine, via le Tibet. Un résumé de ce continent immense existe bien ici. On passe son temps à croiser les peuples des deux côtés du Toit du Monde. Comme ce pays est en plus le centre de la randonnée mondiale de montagne. On n’a donc pas forcement besoin d’aller ailleurs pour embrasser toute l’humanité.
C’est aussi un carrefour du temps. La tradition se télescope avec le vingt et unième siècle en permanence, mais en harmonie et en sérénité.

Malgré la poussière et la pollution qui étouffent la ville, se perdre dans ses rues ne m’offre que des instants émotionnels très forts. Une authenticité que je ne croyais perdue par cette mondialisation qui nivelle tout. Ici je ressens qu’un simple regard, un sourire sont sans aucune arrière-pensée lors de mes portraits. C’est absolument rafraîchissant. Il y a encore des raisons d’espérer en l’humanité.

Cette femme a un tel sourire spontané que je saisis ce moment de grâce. Cette femme qui fait la présente couverture. L’intensité de son regard à la vue de son portrait est indescriptible… et le restera.
Elle sera pour moi la muse de ce portfolio, Une envie de lui rendre hommage. Une envie de rendre hommage à la féminité de ce pays sourire tout au long de la vie.

Je suis adossé à un mur et je regarde ce monde passer. Il en émane une telle énergie, à l’image de ce continent monumental.

Je suis adossé contre un mur et j’admire la prestance de ces femmes. Elles ont cette superbe qui défie les modes. Par la délicatesse de quelques touches sur leur visage. Ces visages qui sont une synthèse entre l’Orient et l’Occident. On est ici au cœur de la civilisation indo-européenne.

Je suis dans la cabine de l’avion qui m’emmène vers un autre endroit d’Asie. A travers le hublot, je regarde loin, très loin… Je crois y deviner le sourire resplendissant de cette femme qui irradie jusqu’à ces nuages de 8000 mètres, que l’on survole, tant ils sont remplis de cailloux.